Ultra-Trail: courir longtemps, mais autrement

Pourquoi j'écris
Écrire, c’est ma manière de partager cette passion pour la montagne et le trail.
Pas pour devenir créateur de contenus, ni pour suivre la tendance des vidéos « conseils miracle ».
Juste pour raconter.
Créer un petit univers autour de la course en montagne, celle que je vis, celle qui me fait vibrer.
Je veux t’emmener avec moi : quelques kilomètres, un col franchi en pleine nuit, une vallée qui change, des doutes, des réussites, des astuces, des blessures…
Ici, pas d’IA : je t’écris comme je te parle.
T’es prêt ? On y va.
La montagne comme terrain de jeu
Je ne suis pas né montagnard.
Mes parents n’étaient pas du genre à accumuler les sorties en altitude.
Mais un coach de hockey m’a un jour conseillé de courir pour perdre du poids… et là, tout a basculé.
Et puis, un copain de mon père me lance:
« Tu aimes courir ? Va à la Jonction !* »
Le lendemain, j’y vais en short, t-shirt, baskets, et casquette à l’envers vissée sur la tête, rien d’autre.
1h30 à monter en courant (oui oui je m’en souviens encore, aujourd’hui ça me semble irréalisable), goût du sang dans la bouche, hyperventilation tout le long, et une hypo monumentale dans la descente.
J’ai adoré.
Je passe mon temps à enchaîner les classiques de la vallée : Planpraz, Brévent, Bellachat, Signal Forbes, Plan de l’aiguille, la Jonction…
Une montée à bloc, une descente dans la vallée : c’était ma prépa hockey.
Et en 2011, je prends le départ de ma première course, le Cross du Mont-Blanc**.
*Itinéraire de randonnée : Aller/retour 16km-1600m D+-1600D-
**Aujourd’hui nommé 23km du Mont-Blanc 1600D+
Mes débuts en trail
2012 : j’arrête le hockey, j’achète des Salomon trop petites (comme on achète des patins), et je file faire un trail de 30–40 km dans les Vosges.
Résultat : plus d’ongles, et je termine dans les 5 derniers.
Le reste ? Le flou complet : hydratation, matos, entraînement… aucune idée.
Mais une question tourne en boucle :
Et si je partais des heures – voire des jours – en montagne ?
2013 : Trail de prépa de 60km à Verbier, et hop je m’engage sur la CCC.*
Première claque : hypo à Vallorcine, euphorie avant Trient, deux heures assis incapable d’avaler quoi que ce soit…
Je finis au petit matin, en zombie, en me disant « Plus jamais ».
Évidemment, un mois plus tard, je vise déjà la TDS.**
Puis le même cycle pendant sept ans : 1 ultra par an, galères à répétition, deux semaines de récup’, obsession totale des détails et l’impression que je ne fais que subir.
*CCC by UTMB : Courmayeur Champex Chamonix : Course by UTMB 100km- 6000mD+/D-
**TDS by UTMB Sur les Traces de Ducs de Savoie : Course by UTMB 120km 7300mD+/D-
La montagne autrement
À côté, je travaille en tant qu’éducateur spécialisé en MECS et je commence à emmener les jeunes en montagne.
Ça réveille quelque chose.
En 2019, je passe le probatoire et ma vision change complètement.
Je deviens curieux : glaciers, géologie, flore, patrimoine…
Je regarde différemment ce décor qui m’entoure depuis toujours.
Et forcément, je cours différemment.
La montagne n’est plus juste un terrain d’entraînement : c’est un mode de vie.
Le déclic
2020 SwissPeaks 170.
Moins de 100 km dans les jambes, et je sais déjà que je vais abandonner : douleurs, ras-le-bol, usure mentale.
Je réalise que je veux faire des ultras… mais que je ne m’entraîne pas pour.
PPG (Préparation Physique Générale) ? Jamais.
Sorties longues ? Rarement.
Week-ends choc ? Je ne savais même pas ce que c’était.
Alors je décide de changer.
En 2021, je reviens sur la SwissPeaks 170, mais préparé et avec un autre état d’esprit : l’important c’est de passer un moment en montagne.
Je profite du début à la fin, je termine 31e… et le lendemain, j’accompagne ma femme sur son marathon.
Aucune courbature. Rien.
Un autre monde.
Ce qui a vraiment changé
Ma manière de vivre la montagne : hiver, été, baskets, rando, alpi, skis… c’est d’être là-haut qui m’anime.
Ma manière d’aborder l’Ultra : moins de pression, plus de simplicité, plus de plaisir.
Et surtout : j’accepte que préparer mon corps demande du temps.
Mais pas au détriment de ma famille ou de ma vie.
Je cours pour durer, pas pour me brûler.
Les « No pain no gain »,
« Faut souffrir »,
« Finir en zombie c’est normal »…
Très peu pour moi.
J’en parlerai dans un prochain article.
Et puis, 2022
Une blessure au dos vient tout stopper.
Un vrai frein.
Une remise en question.
Un nouveau chapitre s’ouvre.
Ce que cette pause forcée a changé ?
J’en parle dans le prochain article.
Matthieu SEGUY
Je suis passionné de trail et de montagne. À travers ce blog, je partage mes conseils et mon expérience pour aider chacun à progresser et à profiter pleinement des sentiers.
09/12/2025
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